De nombreux automobilistes français ont acheté et installé dans leur véhicule un brouilleur de radar, différent du détecteur de radar, dans l’espoir d’éviter d’être flashé tout en roulant à vitesse rapide. Mais la possession d’un tel dispositif est-elle légale ? Réponse.

Qu'est-ce qu'un brouilleur de radar ?

Si un avertisseur ou détecteur de radars mobiles et fixes permet de prévenir un automobiliste qu’un radar mobile est à proximité afin de lui donner le temps de ralentir avant d’arriver à sa hauteur, un brouilleur de radar est un appareil émettant intentionnellement des signaux radioélectriques visant à interférer dans le bon fonctionnement des radars de vitesse, en saturant le récepteur par des bruits puissants ou de fausses données. Quand le véhicule passe à proximité du radar, celui-ci ne peut donc pas en mesurer la vitesse, ce qui augmente le risque d’excès de vitesse. Ce brouillage peut se faire de façon mécanique ou bien électronique, exactement comme dans les avions militaires lors des guerres électroniques.

Le brouillage mécanique consiste à retourner l’émission radar vers le radar, afin de produire de faux échos. Pour cela, on peut utiliser des paillettes, c’est-à-dire des bandes en aluminium qui réfléchissent les fréquences afin de produire plusieurs échos. On peut également utiliser des réflecteurs radar, un objet à plusieurs faces réfléchissantes. Enfin, il est aussi possible d’utiliser des leurres, des objets volants télécommandés qui permettent de tromper l’opérateur radar, plutôt utilisés par les avions militaires.

Le brouillage électronique permet de produire une émission très puissante, il en existe plusieurs sortes : spot (une fréquence unique très forte), balayage (variation de fréquence du brouillage), barrage (brouiller plusieurs fréquences radar), site (brouillage à la source du radar, sur toutes ses fréquences), et mémoire de fréquence radio numérique (diffusion d’un signal radio électronique modifié).

Pour ce qui est de l’usage des brouilleurs de radar de contrôle routier, les dispositifs utilisés sont souvent simplifiés par rapport aux systèmes militaires, mais le principe reste le même.

Quels sont les risques pour un conducteur utilisant un brouilleur de radar ?

L’utilisation des brouilleurs de radar est interdite depuis 2011. L’article R413-15 du Code de la route précise que « le transport, la détention ou l’usage d’un dispositif ou appareil pouvant détecter la présence, ou alors déstabiliser le fonctionnement de radars sont punis d’une amende correspondant à celle sanctionnant les contraventions de 5e classe. »

Si un officier des forces de l’ordre vous surprend avec un tel boîtier illégal dans votre véhicule, le brouilleur sera immédiatement confisqué et saisi, et vous serez verbalisé d’une contravention de 5e classe pour infraction, à savoir une amende de 1 500 euros, 3 000 euros en cas de récidive, et vous risquez la suspension de votre permis de conduire pendant 3 ans, et la perte de 2 points sur votre permis.

Mieux vaut ne pas jouer avec le feu, et tout simplement respecter les limitations de vitesse, surtout en zones dangereuses, et utiliser des dispositifs légaux comme les détecteurs ou avertisseurs de radars fixes ou mobiles d’aide à la conduite comme Waze ou Coyote, en accord avec la sécurité routière, indiquant la position GPS des radars automatiques. Si vous avez été verbalisé pour excès de vitesse ou détention d’un dispositif illégal, vous pouvez toutefois prendre contact avec un avocat spécialiste en droit automobile qui se chargera de votre défense.