Des motocross, scooters ou motos Yamaha fonçant à toute allure en ville, en équilibre sur leur roue arrière, c’est ce que l’on appelle le cross bitume, ou encore des rodéos urbains. Cette pratique dangereuse est le plus souvent le terreau de plusieurs infractions au Code de la route. Maître Franck Cohen, avocat en délit routier, revient sur ce phénomène, et les risques encourus par les pratiquants de cross bitume.

Qu'est-ce que le cross bitume ?

Le cross bitume, qui peut également être appelé rodéo urbain ou rodéo sauvage, est un type de pratique à motocross, scooter, moto ou quad, qui consiste à conduire à toute vitesse et souvent de façon acrobatique, en centre-ville ou sur route. Le cross bitume mène bien souvent à une conduite dangereuse source d’infractions au Code de la route.

Pour ses adeptes, il s’agit d’un sport, et même d’une passion. Il vient, à l’origine, des États-Unis, où il est pratiqué depuis les années 1970, à Las Vegas, New York, ou encore à Baltimore, spécifiquement dans les quartiers populaires. Le cross bitume s’est popularisé en France dans les années 2000.

Dans cette discipline, les conducteurs de véhicules deux-roues roulent sur la roue arrière (du « wheeling »), plein gaz, et réalisent des figures, dites « stunt ». Ils utilisent parfois une moto non homologuée, et peuvent même conduire une moto sans permis.

Quels sont les risques et les infractions liés au cross bitume ? 

De nombreux éléments font du cross bitume une discipline qui peut s’avérer dangereuse. Premièrement, elle peut l’être pour les pilotes et motards s’ils ne portent pas d’équipements de sécurité adéquats, comme un casque et des gants, et s’ils roulent sans assurance moto. Ils peuvent se blesser très gravement, provoquer des accidents avec d’autres personnes, ou encore infliger des blessures involontaires à autrui.

Cela a évidemment des conséquences légales. Par exemple, plusieurs infractions peuvent être réalisées lors de la pratique du cross bitume : un excès de vitesse, une circulation en sens inverse dans une rue, le franchissement de feux rouges, mais aussi des troubles à l’ordre public, car le cross bitume peut être bruyant, et effrayant pour les autres usagers et les riverains.

Cross bitume : que dit la loi ? 

L’article L.236-1 du Code de la route condamne « le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d’obligations particulières de sécurité ou de prudence », et compromettant la sécurité routière des autres usagers de la route, ou troublant la tranquillité publique.

Quelles sont les sanctions encourues en cas d’infractions liées au cross bitume ? 

L’article L.236-1 du Code de la route prévoit une sanction d’un an d’emprisonnement, ainsi qu’une amende de 15 000 euros en cas de pratique de cross bitume entraînant plusieurs infractions, comme la conduite sans permis en cas d’accident responsable. Si les faits sont commis en réunion, la peine peut être portée à 2 ans de prison et à une amende de 30 000 euros. Et si le contrevenant est, en plus, sous emprise de stupéfiants ou d’alcool, il risque 3 ans de prison et une amende de 45 000 euros.

Si vous encourez une sanction pour pratique de cross bitume ou de rodéo sauvage, notre cabinet peut vous accompagner afin de faire valoir vos droits. Et pour explorer davantage le sujet, nous vous invitons à lire nos articles sur le délit de fuite et le refus d’obtempérer.